Les structures communautaires en Corse

Ces structures communautaires, qui ont subsisté jusqu’au début de ce siècle, s’étaient établies dans l’île bien avant la domination génoise. La communauté, constituée par les habitants de la piève (les pièves étaient le découpage naturel d’une région, on en comptait soixante-six ; aujourd’hui les soixante cantons reprennent à peu près le découpage des pièves), se réunissait le dimanche après la messe sur la place de l’église ou à l’intérieur de celle-ci, et prenait toute décision concernant la vie du village. L’assemblée élisait des représentants ou pères du commun, chargés de faire exécuter les décrets de Gênes. Ces pères étaient assistés d’un podestat au pouvoir de police et de justice.
L’assemblée réglait non seulement les problèmes administratifs et agricoles, mais aussi ceux de la vie sociale.

Les bois et les pâturages restaient la libre jouissance de tous, alors que les terres cultivables étaient distribuées pour une année entre les chefs de famille qui les cultivaient. La moisson finie, les bêtes terminaient le travail de l’homme, et à nouveau, recommençait le cycle du découpage, redistribution démocratique des terres pour une autre période.

L’assemblée déterminait le calendrier agricole, mais aussi les règlements intérieurs à la communauté pour le bien de tous.